Avec des équipements adaptés, bien réglés et surtout bien entretenus, la moissonneuse-batteuse permet de concilier débit de chantier, zéro perte et intégrité physique du grain. En maïs, comme pour les autres espèces récoltées avec cet équipement de reprise, le cueilleur est la principale source de pertes lors du battage. Les pertes moyennes au cueilleur par égrenage ou éjection d’épis avoisine les 7 q/ha ! souvent liées à un défaut d’entretien ou de réglages !
Le cueilleur à maïs est donc une clé du potentiel de marge économique d’un maïs.
Tous les constructeurs renouvellent leur gamme en permanence. Il est normal de constater qu’il y a peu d’innovations dans ce domaine. Concernant la transmission entre le convoyeur et le bec, la transmission intérieure permet de replier le cueilleur sans rien démonter et la transmission extérieure. Celle-ci est composée de deux grands cardans (à démonter pour le repliage), qui s’utilise sur les moissonneuses équipées d’un convoyeur à plastron pivotant. Au niveau des becs, les capots plastiques remplacent peu à peu le métal. Celui-ci est plus légers et moins collants en condition humide. Les constructeurs proposent ensuite trois types de rouleaux épanouilleurs :
- à pales décalées qui entraînent le pied de maïs vers le bas,
- à couteaux qui défibrent la tige de la plante et
- de type Rota Disc (Geringhoff) qui assurent la cueillette et le broyage de la récolte grâce à trois rouleaux tournant à des vitesses différentes.
L’ensemble des constructeurs équipe maintenant le bec d’un broyeur débrayable rang par rang.
Un bon affûtage des couteaux est indispensable car les broyeurs sont gourmands en puissance et en carburant. Une usure des couteaux de broyeur double la puissance nécessaire pour la même qualité de broyage. Au-delà de 7km/h la qualité de broyage diminue de manière significative , excepté pour le cueilleur Geringhoff qui annonce des vitesses jusqu’à 12 km/h, mais avec un besoin de puissance accrue. Enfin, concernant l’entraînement des rouleaux, des chaînes et des broyeurs. L’utilisateur pourra choisir entre boîtier intégral qui anime l’ensemble de l’élément cueilleur (meilleur refroidissement de l’huile car grande réserve, poids allégé et moins d’entretien) et boîtiers indépendants. Enfin, il est intéressant de citer le cueilleur à maïs Kemper qui fonctionne sans aucune chaîne, ce qui simplifie l’entretien.
La récolte du grain
En récolte de grains, quelle que soit la culture, l’objectif est de remplir la trémie avec 100 % des grains potentiels tout en respectant leur intégrité physique. Or, il n’est pas rare d’observer des lots de maïs dont plus de 50% des grains sont fissurés. Donc ce qui pose ensuite des problèmes quant à la qualité sanitaire de la récolte. En effet, il y a au moins 100 fois plus de mycotoxines dans des grains abîmés que dans des grains intacts. Pourtant, on observe clairement des dérives à ce niveau avec un temps alloué aux réglages et à l’entretien toujours réduit. Le respect de règles de bon sens et un réglage minutieux permettent de cueillir tous les épis sans impacter négativement le débit de chantier.
Pour préserver le rendement et la qualité du maïs grain, le premier critère à prendre en compte pour la récolte est le taux d’humidité du grain. Il doit se situer idéalement entre 22 et 32 %. Peu importe le système de battage – conventionnel, hybride ou à rotor -, toutes les machines sont capables de récolter du maïs grain du moment que l’on est dans des conditions normales d’utilisation. Au-delà de 32 % d’humidité, il y aura des difficultés à extraire les grains sur les rafles et à cueillir les rafles sur la tige. Cette situation courante peut entraîner des réglages excessifs et un écrasement des grains les moins secs. En deçà de 22 % d’humidité, les grains seront davantage sensibles à l’égrenage sur les plaques du cueilleur, à la fissuration et à la casse.
Une alimentation régulière et homogène sur toute la largeur des organes de battage et triage.
Pour concilier débit de chantier et qualité de la récolte, les réglages commencent au niveau du cueilleur. Dans le cadre de nombreuses références françaises mais aussi dans le sud et est de l’Europe. Nicolas Thibaud prouve que l’on peut récolter plus de 900 q/h sans pertes. Mais les cueilleurs ne résistent pas et s’usent prématurément si le nombre de rangs ne correspond pas à la capacité de la machine. Ceci obligeant le récoltant à accélérer la cadence. En présence de broyeurs sous le cueilleur, la vitesse d’avancement de 7 à 8 km/h. C’est un seuil au-delà duquel la qualité de broyage chute rapidement.
Pour cueillir la totalité des épis, il y a notamment deux réglages :
le premier étant l’écartement entre les plaques. Idéalement, le serrage doit être parallèle voire très légèrement convergent avec un écartement plus important de quelques millimètres. Dans tous les cas, l’écartement doit être inférieur au diamètre moyen des rafles de la parcelle et supérieur à celui de la plus grosse tige de maïs. Cela afin de ne pas encombrer les éléments de battage et monter trop de tiges.
L’autre point crucial à valider est la vitesse linéaire de la vis d’alimentation et des rouleaux épanouilleurs. Elle doit être comprise entre 5 et 6 m/s faute de quoi des épis pourront être éjectés vers l’avant. De plus le régime des rouleaux épanouilleurs, s’il est excessif, risque de provoquer de l’égrenage de la base des épis lors du contact avec les plaques ! Tous les constructeurs proposent dans leur gamme une combinaison de transmission qui correspond à ce régime optimal de 5 m/s. Si ne n’est pas le cas, un changement peut s’avérer très judicieux et s’avérer spectaculaire en terme de résultats au champ. L’autre possibilité est le régime en continu du convoyeur et/ou du cueilleur….
Un cueilleur à maïs mal réglé, des perte à l’arrivée
Au champ les références indiquent qu’un cueilleur mal réglé ou usé peut engendrer des pertes moyennes de 7 q/ha. Chaque année des chantiers de battage expertisés voient des records de pertes au cueilleur jusqu’à plus de 40 q/ha !.
Enfin, les capacités du cueilleur à maïs et de la machine doivent être adaptées afin que le convoyeur soit alimenté sur toute sa largeur. C’est le cas des machines conventionnelles dont le batteur est perpendiculaire au flux de récolte . Dans le cas contraire, la capacité de la machine peut vite se réduire, jusqu’à de 50 %. Par exemple, dans le cas d’une trop forte concentration du flux d’épis à l’entrée du convoyeur.
Définition
Vitesse linéaire pour un organe mobile, c’est la longueur parcourue (en m), par unité de temps (seconde).
tr/mn x m x 3,14 m/s x 60
m/s = ———————- tr/mn = ————
60 m x 3,14